vendredi 25 août 2017

212 – Il était un petit gars

Oui, c'est la rentrée, sur les chapeaux de roues, avec plein d'activités, de festivités qui vont nous occuper dès les prochaines semaines. Tout cela est détaillé par ailleurs sur ce blog.
Non, cette chanson n'est pas liée à l'actualité, ni aux joies de la plaisance qui attirent en masse les estivants sur nos côtes, ni aux drames de l'émigration qui poussent en masse des candidats à un monde meilleur sur des rafiots improbables. Même pas aux paquebots et autres grands voiliers qui ont attiré l'attention sur l'estuaire de la Loire pour une commémoration d'événements centenaires.
Cette chanson anodine est bien un départ sans retour, mais reste une énigme.
pour écouter la chanson et lire la suite


Les chanson maritimes ne sont pas toutes chantées dans les ports. Celle ci a été collectée dans un village à l'intérieur des terres, peut être auprès d'un ancien marin retraité. Elle associe deux de nos plus importantes sources de chansons traditionnelles : le chanoine Soreau qui l'avait donc notée aux confins de la Vendée et Fernand Guériff qui l'a publié parmi les chansons consacrées à Saint-Nazaire.
Elle mélange adroitement un sujet grave avec une expression enjouée. Qu'est-il advenu de notre marin : naufrage, exil... ? Nous ne savons seulement qu'il n'est pas revenu. Mais la brièveté de la chanson suppose peut-être une suite qui n'aurait pas été notée ?
Son refrain fait inévitablement référence à la chanson paillarde « allons à Messine ». Ici on se contente de partir pour Belle-Ile, rivages moins éloignés. La comparaison s'arrête là. Nous avons heureusement échappé à la reprise de l'air original (1). La mélodie telle qu'elle a été imprimée par Guériff se prête bien à une danse en rond, genre passepied ou bal. Malheureusement, le manque de commentaires, tant dans le manuscrit de Soreau que dans l'ouvrage consacré à Saint-Nazaire ne nous permet pas d'en savoir plus. Ce sont donc juste des suppositions. Si cette chanson évoque pour vous quelque chose de plus précis, n'hésitez pas à nous faire part de vos commentaires.
En attendant, bonne rentrée, chantez bien, et à bientôt

notes
1 – Allons à Messine (ou à Lorient) a été écrite sur le timbre d'une ancienne chanson autrichienne « lieber Augustin » (cher Augustin). On vous dit ça juste pour étaler notre science, bien sur.

interprète : Dominique Juteau
source : publié par Fernand Guériff, dans Le trésor des chansons populaire…volume III, page 345)
collectage d'Abel Soreau chez Jean Rondeau, à La Bénate (44), en 1904
Chanson non référencée dans les catalogues

Il était un p'tit gars
Qui s'en allait gaiement
Du port de Saint-Nazaire
Dessus un bâtiment

refrain
Pour aller à Belle-Ile
Pêcher la sardine
Pour aller à Lorient
Pêcher le hareng

Du port de Saint-Nazaire
Dessus un bâtiment
Qui s'en va sur la mer
Toutes ses voiles au vent

… Est parti le matin par un bien joli temps

… N'est jamais revenu après un si long temps.



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